La France est-elle finie ?

Publié le par MRC83

La France va-t-elle se résigner à sortir définitivement de l’Histoire pour devenir un simple parc d’attractions, à l’extrémité occidentale d’une Europe elle-même marginalisée? Ou bien trouvera-t-elle la force de redevenir la nation de citoyens dont elle a fourni le modèle, pour offrir un avenir à sa jeunesse et continuer son histoire ?

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Dans ce livre décapant, Jean-Pierre Chevènement éclaire le chemin par lequel nous en sommes arrivés là. Au moment où la monnaie unique, créée il y a vingt ans à Maastricht, prend l’eau, il montre comment le «pari pascalien» de François Mitterrand sur un au- delà des nations appelé «Europe» n’a pas seulement recouvert le ralliement de la gauche française au néo- libéralisme, mais s’enracine dans un doute plus ancien de nos élites sur la France.

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M
<br /> Dans les années 80 et 90, il était de bon ton pour les économistes de gauche de vanter le libre-échange pour sa capacité à créer des richesses pour tous les pays – développés ou non - s’ouvrant au<br /> commerce mondial. Cette théorie reposait sur le principe gagnant/gagnant : les pays en développement produiraient des marchandises à faible technicité tandis que les pays riches orienteraient leur<br /> production sur des biens hautement technologiques. Ainsi, les pays « riches » feraient des économies en achetant les produits des pays « pauvres » moins chers que s’ils avaient dû les fabriquer<br /> eux-mêmes et les pays en développement deviendraient solvables et pourraient consommer les marchandises high-tech des pays développés qui connaîtraient toujours plus de croissance.<br /> <br /> Cette théorie économique a séduit la gauche sociale-libérale qui a vu dans ces créations de richesses la possibilité d’une redistribution sociale. Depuis 1983, cette gauche a participé activement à<br /> la construction de l’Europe telle que nous la connaissons, une Europe très élargie, ouverte à l’économie globalisée et à la finance mondiale.<br /> <br /> Mais aujourd’hui où est passée la croissance, où sont les avantages sociaux promis par ce modèle européen ? Chacun peut s’en rendre compte, cette théorie n’a pas eu les effets escomptés car<br /> l’hypothèse de départ – l’avance technologique des pays développés sur les pays en développement – n’est plus valable : depuis 10 ans, l’Asie a énormément comblé son retard technologique.<br /> <br /> Changer de modèle économique et sortir du cadre libre-échangiste est aujourd’hui une nécessité pour pérenniser nos avancées sociales. Il ne s’agit pas de protéger cette qualité de vie contre le<br /> reste du monde mais de la diffuser au-delà de l’Europe : envisager un protectionnisme européen chirurgical au service de l’humain et de l’environnement contraindrait les pays émergents à produire<br /> plus propre, plus social avec pour conséquences le développement d’une classe moyenne dans ces pays et l’amélioration de la situation économique en Europe.<br /> <br /> Jean-Pierre Chevènement a souvent tenté de convaincre la gauche du bien-fondé de cette analyse. Mais le PS, eurobéat, divisé, refuse de voir la réalité (comme pour l’insécurité ?) et reste englué<br /> dans l’erreur persistante libre-échangiste.<br /> Les patrons et la finance internationale, eux, sont en passe de réussir leur Internationale !<br /> <br /> <br />
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